La thermoneutralité est définie comme la zone de température ambiante où le métabolisme du nouveau-né est minimal et où la température interne reste stable (36,5-37,5 °C) grâce à des mécanismes passifs. Cette zone est très étroite chez le prématuré, parfois inférieure à 1 °C[1].
Les échanges thermiques à connaître :
- Conduction : échanges par contact (matelas, linge, mains). Peu importants en incubateur (1-3 % des pertes), mais majeurs en peau à peau ou berceau chauffant. Limiter les pertes en contrôlant la température des surfaces en contact.
- Convection : échanges entre la peau et l’air (environ 40 % des pertes). Dépendent de la surface exposée, de la différence de température et de la vitesse de l’air. Éviter les courants d’air, bien régler la température de l’air.
- Radiation : échanges infrarouges avec les surfaces environnantes (environ 50 % des pertes). Les parois de l’incubateur protègent des échanges directs avec la pièce. Placer l’incubateur dans une salle à température stable, éviter le soleil ou la climatisation directe.
- Évaporation : pertes d’eau par la peau et les voies respiratoires (7-9 % des pertes). Très importantes chez le prématuré. Limiter les pertes en couvrant l’enfant, en augmentant l’humidité de l’air, ou en utilisant une couverture plastique.
Pourquoi est-ce crucial ?
Sortir de la zone de thermoneutralité, même de 1 à 2 °C, a des effets délétères : augmentation des apnées, perturbation du sommeil, ralentissement de la prise de poids, hausse de la morbidité et de la mortalité. Une variation de 2,5 °C de la température de l’incubateur peut augmenter de 50 % la fréquence des apnées[1].
En pratique :
- Mesurer régulièrement la température interne de l’enfant.
- Adapter l’environnement (température, humidité, vêture) à chaque situation clinique.
- Limiter les ouvertures de portes et les objets dans l’incubateur qui perturbent l’écoulement de l’air.